Bilan et MEMOIRES de la 2° GUERRE MONDIALE en France IMPORTANT sur la MEMOIRE

Publié le par jp guillerot

 

BILAN ET MEMOIRES DE LA GUERRE MONDIALE EN FRANCE

 

Méthode et problématique : cette partie du programme ne peut, à mon avis tomber quavec un ensemble documentaire, et surtout la partie concernant les mémoires car c’est un sujet d’actualité donc il faut absolument connaître cette question qui est nouvelle alors que le bilan de la guerre est un sujet plus classique.

  1. BILAN

Intro : Si la France grâce à la Résistance et à la Libération par les Américains(les Alliés) se retrouve dans le camp des vainqueurs, rien à voir avec l’euphorie de la victoire de la 1° guerre mondiale car le pays vient de connaître 4 années d’occupation allemande et un régime politique (celui du maréchal Pétain qui était opposé aux valeurs de la République)

 

  1. Bilan humain et économique

Les pertes humaines sont de 600000 morts 2 fois moins que 1° guerre mondiale, mais seulement la moitié de militaires, le reste étant des civils (160000 bombardements) et des déportés 240000 (juifs et résistants). Le bilan démographique est donc relativement réduit d’autant que la natalité française a repris grâce aux mesures natalistes du gvt de Vichy et que l’on va assister à un « baby boom » après la libération

Par contre les destructions économique sont massives (plus que pour la 1° guerre )car la F a été un champ de bataille pour la libération et a subi des bombardements ( ponts, voies ferrées, routes, ports, villes, installations industrielles) Plus d’un million de sans abri !De plus pendant la guerre l’économie française tournait au ralenti et la production était destinée principalement aux Allemands : la production industrielle n’est que de 40% de celle d’avant-guerre et la production agricole est très insuffisante. Donc le pb n° pour les français c’est le RATIONNEMENT et L’INFLATION (60% en 1947) qui y est liée, donc les conditions de vie sont difficiles sauf pour ceux qui ont pu profiter de la guerre (certains paysans et des épiciers qui ont gagné de l’argent au marché noir

  1. Restaurer lautorité de lEtat et réunifier la nation

De Gaulle avait quitté la France en juin 1940 et en juin 1944, il avait constitué à Alger comme chef de la Résistance un gouvernement provisoire de la République française (GPRF) qui deviendra le gouvernement de la France avec la Libération et la chute du régime de Vichy du maréchal Pétain en août 1944. De Gaulle apparaît comme un homme providentiel, mais il faut restaurer l’autorité de l’Etat en particulier face aux Résistants communistes qui ayant libéré des régions veulent les administrer et finalement, les milices de la résistance seront dissoutes et il n’y aura qu’un seul pouvoir (celui de l’Etat représenté par un préfet dans chaque département) dans toutes les régions françaises. Rétablir l’autorité de l’Etat c’est d’abord rétablir la justice républicaine car dès la Libération, une justice expéditive avait été rendue contre des collaborateurs  (9000exécutions + le triste épisode des femmes tondues qui avaient couché avec des Allemands). Donc on fera des procès aux collaborateurs : procès de Pétain condamné à mort mais gracié par De Gaulle, procès de Laval exécuté, mais globalement l’épuration (mesures contre les collaborateurs) sera moins forte en France que dans d’autres pays et les milieux économiques y échapperont souvent sauf Louis Renault (nationalisation de son entreprise) et les pauvres femmes tondues qui avaient pratiqué « la collaboration horizontale » avec le Allemands.

  1. Bilan moral

L’attitude des Français est complexe : quelques mois avant la Libération, Pétain était applaudi, maintenant c’est De Gaulle et les communistes qui jouissent d’un grand prestige !!

Certes, la Libération a soulevé un immense espoir d’un monde meilleur et de ces années noires de l’occupation où la nation française était sous le joug allemand, mais une fois les Allemands partis, les difficultés quotidiennes (rationnement, inflation, logement…) reprennent le dessus et les Français se désintéressent peu à peu de la vie politique et par exemple les 3000 juifs rescapés des camps de la morts rentrent en France dans la plus grande indifférence !


MEMOIRES DE LA GUERRE

 

Intro : Cette partie est nouvelle et mérite quelques explications : depuis toujours les hommes, les groupes ont une mémoires des événements (on parle aussi de mémoire collective), mais cette mémoire qui est parfois construite grâce à la propagande, n’est pas la même selon les groupes et ne correspond pas toujours à la réalité historique telle qu’elle est mise à jour par les historiens. Réfléchissez, cest la même chose pour la mémoire familiale : chacun n’a pas la même mémoire d’un membre de la famille ou d’une cérémonie familiale et un beau jour on apprend des choses qu’on nous avait cachées sur tel ou tel ancêtre alors que la mémoire qu’on en avait était positive !!

Pour notre sujet vous comprendrez que la mémoire de la guerre n’est pas la même pour un collaborateur pour qui l’Allemagne protégeait la France du communisme et pour un Résistant qui ne songeait qu’à libérer son pays. Donc il faut parler de mémoires

Mais attention, la mémoire ce n’est pas l’histoire et bien souvent les mémoires sont mensongères par rapport à la vérité historique. Ex les mémoires sur l’esclavage et la traite qui bien souvent ne correspondent pas à la réalité historique et sont en fait des récits instrumentalisés par tel ou tel groupe pour obtenir soit une reconnaissance soit des réparations symboliques ou financières.

 

Ce que vous devez comprendre cest que lhistoire de la guerre est une histoire douloureuse pour la nation française (défaite, humiliation de l’occupation, gouvernement antidémocratique de Vichy) mais qui se termine par le « happy end de la Libération, et depuis 1945, on va assister à la succession de plusieurs « mémoires «  à propos de cet événement : pour résumer on la successions de 3 représentations collectives de la 2° guerre en France :

 

  1. de 1945 vers années 1970, on vivait dans le mythe de la Résistance : les hommes politiques étaient souvent d’anciens résistants et le retour au pouvoir du gl De Gaulle en 1958 accentuera cette tendance ! On a ainsi l’impression que tous les français résistaient à l’occupant, bien sur il y avait quelques traites et collaborateurs, mais ils étaient peu nombreux. L’apogée de cette mémoire résistantialiste fut (le transfert au Panthéon des cendres de Jean Moulin le chef de la résistance torturé à mort par les Allemands en 1943 et le discours mémorable du ministre de la Culture le grand écrivain André Malraux. Par contre gaullistes et communistes étaient en rivalité pour montrer qu’ils étaient les meilleurs dans cette résistance aux Nazis. On parlait peu du génocide et les Allemands étaient présentés sous un jour odieux !

 

  1. A partir de la fin des années 60, les choses commencent à changer : le mythe dune France résistante seffondre :

Il y a le rapprochement franco-allemand et l’on n’emploie plus le mot de « boche »’ pour les désigner.

De plus en Israël et dans la communauté juive, la mémoire du génocide qui avait été occulté, commence par surgir (procès Eichmann en 1961, film Holocauste aux Etats-Unis, film « shoah » en France, publications d’historiens sur le Génocide. Ainsi il n’y avait pas que les Résistants à être victimes des Nazis, et l’on prend conscience de l’importance du génocide, de la participation des autorités de Vichy dans celui-ci puisqu’elles ont livré 75000 juifs aux Allemands dont seulement 2500 sont revenus.

 

 Enfin on se rend de plus en plus compte que limage de Français tous résistants était un « mythe » et un livre de lhistorien américain Paxton montre mieux la collaboration de Vichy avec les Allemands et le fait que nombre de Français n’étaient pas opposés à cette collaboration initiée par le Maréchal Pétain qui était à leurs yeux un homme irréprochable et pouvait servir de « bouclier face aux Allemands ». Un film, en 1971, « Le chagrin et la pitié » documentaire qui montrait des collaborateurs et des résistants mettait fin au mythe des » Français tous Résistants «.  Le président de la république Pompidou gracie en 1971 Paul Touvier chef de la milice collaboratrice sous le prétexte de » la réconciliation nationale ». Mais cette mise en lumière de la collaboration aboutit parfois à minimiser le rôle des résistants et pour certains, les Français étaient tous collaborateurs : on est tombé dans le mythe inverse « des Français tous collabos »

 

3. Depuis les années 80 on en revient à une représentation plus juste de cette période : les résistants ont été peu nombreux, extrêmement courageux même si comme c’est normal il y a eu des traîtres. Dès l’automne 1940, des anonymes ont spontanément crée des réseaux de résistance (lycée Buffon, Musée de l’homme manifestation des étudiants le 11 Nov. 1940 ;)) Il n’y avait pas que des gaullistes et des communistes et certains ont été pétainistes avant d’être résistants comme le président Mitterrand. C’est à partir de novembre 1942 avec le débarquement américain en Afrique du nord et l’occupation de la France entière par les Allemands que les résistants devient plus nombreuse et en encore plus en fev 1943 après la 1° défaite allemande à Stalingrad contre l’Armée rouge). De plus il faut bien distinguer la date d’entrée en Résistance car en juin 1944 on est tout simplement un opportuniste qui sent le vent tourner avec le débarquement allié en Normandie.

Les collaborateurs eux aussi ont été une minorité même si certains étaient très actifs et si un certain nombre de Français dénonçaient résistants et juifs par des lettres anonymes ! La plupart des Français étaient en fait « attentistes «  et ce n’est qu’au début 1943 qu’ils seront plus nombreux à croire en la victoire des Alliés et à se détacher de Vichy

 

La question de la responsabilité de la République dans le génocide a connu des évolutions :

 

1)-de Gaulle et Mitterrand ne reconnaissait aucune responsabilité à la République puisque pour eux le régime de Vichy n’était plus la République.

 

2)-Cependant en 1995 Chirac reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la rafle du » Veld’hiv » au cours de laquelle des policiers français donc des fonctionnaires de l’Etat sur l’ordre des allemands vont arrêter et transférer des milliers de juifs vers la mort. (En théorie, ils ne savaient pas ce que ceux du camp de Drancy dans la banlieue parisienne allaient vers la mort !)


Plusieurs procès (car les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles) vont permettre à l’opinion publique de mieux connaître cette période :

 

-celui de Klaus Barbie SS allemand chef de la gestapo à Lyon qui fut condamné à perpétuité pour ses crimes contre des juifs et des résistants.

 

-Puis des Français furent aussi condamnés, Paul Touvier (chef de la milice à Lyon) qui tortura de nombreux résistants et surtout celui de Maurice Papon haut fonctionnaire sous Vichy à la Préfecture de Bordeaux qui exécuta des ordres conduisant des juifs à la déportation. Ce haut fonctionnaire occupa ensuite de hautes fonctions (préfet de police de Paris pendant la guerre d’Algérie, réprimant une manifestation d’Algériens indépendantistes par des dizaines de morts en oct. 1961) et ensuite ministre sous le gouvernement de Raymond Barre. Mr Papon se défendit à son procès en disant qu’il ne savait pas que les juifs allaient être exterminés, qu’il en avait sauvé et qu’il ne faisait qu’obéir aux ordres ! Il fut condamné en 1998 à l’age de 88 ans pour complicité de crime contre l’humanité à 10 ans de réclusion criminelle, puis fut remis en liberté en 2002 pour raison de santé.

Son procès a mis en évidence la complexité de la période de la collaboration et le rôle joué par les fonctionnaires de l’Etat français.

 

3)-Sarkozy propose en fev 2008 que des enfants de CM2 prenne en charge la mémoire des 11000 enfants juifs de France qui furent arrêtés par la police française et exterminés par les nazis ! Simone Veil, déportée à 16 ans et miraculeusement sauvée du camp d’extermination d’Auschwitz a déclaré que cette décision du Pt était »inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout injuste » !! Finallement le Président renonça à cette mesure.....

 

 

 

 

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